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LA COMTESSE BERTRAND

Mme J. Michelet), qui avait, paraît-il, accepté la mission de les conduire à Paris. Elle aborda vers Antibes, eut fort à se plaindre du préfet, M. de Bouthilier, fut transférée à Marseille, où elle fut enfermée dans les prisons de la ville, les hommes étant détenus au Château d’If. Elle ne fut libérée que sur les ordres envoyés de Paris par l’Empereur.

Durant les Cent-Jours, elle se réinstalla dans son appartement des Tuileries, mais sans entrain et sans goût aux choses : Bertrand avait une si médiocre confiance aux événements que, prenant ses précautions, il avait placé en fonds anglais toute la portion disponible de sa fortune. Bien lui en prit ; ce fut sur cet argent que, durant deux années au moins, l’on vécut à Sainte-Hélène.

Après Waterloo, elle fut naturellement assidue à Malmaison et ne parut point faire d’objections à un départ dont, pour son mari même, elle comprenait la nécessité. Son voyage de Malmaison à Rochefort, sous l’escorte du capitaine Piontkovski, qui s’était constitué son défenseur, ne fut marqué que par des incidents attestant la fidélité de la nation à son chef. Arrivée à Rochefort, dans ces sortes de conseils à porte ouverte qui se tenaient autour de l’Empereur et où chacun donnait son avis, elle fut des plus vives pour qu’on allât en Angleterre. Bertrand lui-même a écrit : « Jamais le général Bertrand n’a conseillé à l’Empereur de se rendre en Angleterre. La comtesse Bertrand, il