Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
LA COMTESSE BERTRAND

nement réconciliée avec le nouveau régime, sous la condition que sa cousine lui fit faire un mariage égal pour le moins à ceux qu’avaient faits Mlle de Beauharnais et Mlle Tascher. Elle avait été fiancée à Alphonse Pignatelli, frère du comte de Fuentès, mais il mourut. On avait parlé pour elle du prince Aldobrandini, celui auquel Joséphine donna sa petite cousine La Rochefoucauld, avec l’hôtel de la rue de la Chaise et tant d’argent ; puis c’avait été le duc de Médina Sidonia, même le prince de Neuchâlel, et l’on était au prince Bernard de Saxe-Cobourg lorsque l’Empereur, revenant de Bayonne s’avisa qu’elle allait sur ses vingt-deux ans et qu’il convenait de l’établir. Bertrand l’aimait et il avait plusieurs fois sollicité sa main qu’elle lui avait toujours refusée. S’il était une médiocre proie, il valait mieux qu’une ombre. L’Empereur s’en mêla, y mêla Mme de la Tour du Pin dont il avait fait la préfète de Bruxelles. Joséphine en fit l’annonce à Fanny, qui se répandit en sanglots et retourna, désespérée à Beauregard, chez sa cousine Mme de Boigne, née d’Osmond, qui lui offrait l’hospitalité. Le lendemain, elle revint à Saint-Cloud, espérant attendrir l’Impératrice, et elle était toute fondue en larmes lorsque l’Empereur entra. Elle osa lui reprocher de l’avoir trompée en ses espérances, et, s’animant par degrés, elle s’emporta à lui dire : « Quoi, Sire, Bertrand,

Singe du pape en son… Bertrand,
Singe du pape en son vivant ! »