Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

sang, contresigné toutes les victoires de la royauté au XVIIIe siècle. Arthur Dillon, qui avait donné dans la Révolution, en fut vraisemblablement un des héros inconnus. Peut-être est-ce à lui que l’impartiale histoire attribuera d’avoir sauvé la France de l’invasion. De père, Fanny Dillon avait une sœur qui épousa M. de la Tour du Pin, préfet de l’Empire, l’un des négociateurs de Vienne, de ceux qui mirent Napoléon au ban des nations. De mère, elle avait un frère, M. de la Touche, et une sœur qui avait été mariée au duc de Fitz-James. Nul plus que celui-ci n’était ardent en ses convictions royalistes.

Petite parente de l’Impératrice, Mme veuve Dillon avait reçu de l’Empereur deux pensions : une de 5.000 francs sur le Trésor public, une de 9.000 sur la Cassette. Elle avait eu jadis de terribles rivalités avec Mme de Beauharnais, lui ayant enlevé son mari et ayant ourdi contre elle la plus vilaine intrigue ; mais Joséphine, bonne fille, avait pardonné. Pour le mariage, l’Empereur donna à son aide de camp, outre les 87.000 francs de dotation dont il l’avait gratifié ci-devant, 200.000 francs de capital et le pavillon de la Jonchère, tout meublé, avec le parc qui l’entourait ; à la mariée, 200.000 francs de dot en actions du canal du Loing, 50.000 francs de diamants, 30.000 francs de trousseau.

Fanny Dillon, dont l’enfance s’était en grande partie écoulée en Angleterre, dans un milieu exclusivement royaliste et catholique, se fût plei-