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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

aussi ont le chapeau à la main, mais ce n’est point pour le général Buonaparte, c’est pour l’amiral Lord George Keith Elphinstone, baron Keith of Stonehaven Marischal en Irlande, baron Keith of Banheath dans le Royaume-Uni, vicomte Keith, G. G. B., amiral de la Rouge. Tout à l’heure, devant l’Empereur, les officiers affecteront de rester couverts ; quand ils lui parleront, ils ne manqueront pas de l’appeler Général ; le contre-amiral Sir George Cockburn, qui commande la division, ne lui offrira pas même la chambre d’arrière ; il lui assignera, pour la traversée, qui durera soixante et onze jours, du 7 août au 17 octobre, une cabine — une seule — mesurant neuf pieds sur douze ; la table sera des pires ; l’Empereur sera contraint d’y rester une heure ou une heure et demie, car, si le contre-amiral lui désigne une place d’honneur, ce n’est pas moins lui qui reçoit, qui impose ses heures, ses menus, ses habitudes, et, à sa table, Sir George Cockburn prend ses convenances.

Cependant on a permis à ceux de ses compagnons qui ne sont pas autorisés à le suivre de lui faire leurs adieux : les généraux Savary, duc de Rovigo, et Lallemand l’aîné ; les chefs d’escadron Schultz, Planat, Résigny, le capitaine Piontkowski, le lieutenant Mercher, les sous-lieutenants Autric et Rivière, et le page Sainte-Catherine. De tout le zèle témoigné à Malmaison, voilà ce qui est venu jusqu’à Spithead. Ni le général La Bédoyère, qui