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ne l’y rend pas peut-être plus rare : tous les états, toutes les conditions ont corrompu leurs voies ; les pauvres murmurent contre la main qui les frappe ; les riches oublient l’auteur de leur abondance ; les grands ne semblent être nés que pour eux-mêmes, et la licence paraît le seul privilège de leur élévation ; le sel même de la terre s’est affadi ; les lampes de Jacob se sont éteintes ; les pierres du sanctuaire se traînent indignement dans la boue des places publiques, et le prêtre est devenu semblable au peuple. O Dieu ! est-ce donc là votre Église et l’assemblée des saints ? Est-ce là cet héritage si chéri, cette vigne bien-aimée, l’objet de vos soins et de vos tendresses ? et qu’offrait de plus coupable à vos yeux Jérusalem, lorsque vous la frappâtes d’une malédiction éternelle ? Voilà donc déjà une voie de salut fermée presque à tous les hommes : tous se sont égarés. Qui que vous soyez qui m’écoutez ici, il a été un temps où le péché régnait en vous : l’âge a peut-être calmé vos passions, mais quelle a été votre jeunesse ? Des infirmités habituelles vous ont peut-être dégoûté du monde ; mais quel usage faisiez-vous avant cela de la santé ? un coup de la grâce a peut-être changé votre cœur ; mais tout le temps qui a précédé ce changement, ne priez-vous pas sans cesse le Seigneur qu’il l’efface de son souvenir ?

Mais à quoi m’amusé-je ? Nous sommes tous pécheurs, ô mon Dieu ! et vous nous connaissez. Ce que nous voyons même de nos égarements n’en est peut-être à vos yeux que l’endroit le plus supportable : et, du côté de l’innocence, chacun de nous convient assez qu’il n’a plus rien à prétendre au salut. Il ne reste donc plus qu’une ressource : c’est la pénitence. Après le naufrage, disent les saints, c’est la planche heureuse qui seule peut encore nous mener au port ; il n’y a plus d’autre voie de salut pour nous. Qui que vous soyez qui avez été pécheur, prince, sujet, grand, peuple, la pénitence seule peut vous sauver.

Or, souffrez que je vous demande où sont les pénitents parmi nous ? où sont-ils ? forment-ils dans l’Église un peuple nombreux ? Vous en trouverez plus, disait autrefois un Père,