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absurde qui menaçait de s’attacher à la mémoire de la brave sœur Bourgeoys.

Et comme il est de l’intérêt de tous que la vérité soit connue, narrons les faits tout simplement, tels qu’ils sont consignés dans les archives judiciaires du mois de juillet 1673.

Mercredi, le 19 juillet 1673, Françoise Nadreau, épouse de Michel André dit Saint-Michel, demeurant dans la contrée Saint-Joseph[1], voulant corriger, pour une peccadille, sa fille Catherine, âgée de cinq ans, la conduisit à la grange, assez éloignée de la maison, et l’enferma dans une barrique dont elle avait recouvert l’ouverture avec un madrier sur lequel elle déposa une poche contenant un minot et demi de farine, afin que l’enfant ne pût s’échapper.

Plus tard, la mère ayant été chercher la petite prisonnière pour lui donner une collation de pain et de lait, fut consternée de la trouver morte.

  1. C’est-à-dire dans cette région qui est à l’ouest de la rue Mc Gill et qui s’appela, tour à tour, contrée Saint-Joseph, faubourg des Récollets et faubourg Saint-Joseph