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Eh bien ! malgré les recherches ardues auxquelles les historiens, grands et petits, se sont livrés depuis un demi-siècle et plus, on ne connaît que deux testaments.

Autant d’actes sous seing privé ou notariés auraient-ils pu disparaître ?

Nous sommes certains que cinq des braves du Long-Sault savaient écrire et signer, or, à l’exception de celui de Tavernier, en date du 17 avril, aucun testament olographe n’a été retrouvé.

Six autres de ces braves déclarent dans des pièces publiques qu’ils ne savent signer et nous ignorons la science calligraphique des neuf derniers. En supposant que cinq de ces neuf ignoraient l’art d’écrire, ce qui n’est pas exagéré[1] Basset, le seul notaire à Montréal, aurait dû rédiger onze testaments… et il n’y en a qu’un seul dans son étude ; celui de Valets, en date du 18 avril.

Plus que cela, c’est le seul que ce même Basset mentionne dans le registre des « minutes du tabellionnage », qu’il dresse en 1674.

Basset, avouons-le, ne fut pas un modèle d’ordre. Dans ses démêlés avec les seigneurs et le juge civil et criminel de Montréal, on lui reprocha de ne pas prendre soin des documents du greffe de la seigneurie[2].

Nous pouvons même ajouter qu’il n’a pas énuméré tous ses actes, dans le registre de 1674, car en faisant le répertoire de son étude, nous avons constaté plusieurs omissions ; toutefois, il faut lui rendre ce témoignage, qu’il n’a jamais oublié une telle quantité d’actes du même quantième[3].

  1. Si l’on scrute les contrats d’engagements de 1653, on apercevra que six d’entre eux n’ont pas signé à ces contrats.
  2. Archives du Séminaire, 7 mars 1674.
  3. En effet, Basset semble avoir inscrit dans le registre du tabellionnage, presque tous les actes qu’il a fait de 1657 à 1663, comme notaire, greffier, arpenteur, etc. Après cette date, il cesse peu à peu d’y insérer ses actes notariés.