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Le but de ces braves, suivant M. de Casson, était de « faire quelque coup de main »[1] ; suivant l’abbé Faillon, d’aller à la rencontre de l’armée de barbares qui voulaient annihiler les Français du Canada[2] et, suivant le testament de Valets, reproduit plus loin « de courir sur les petites bandes iroquoises » ; ce qui laisserait supposer qu’ils partaient faire ce qu’on nommerait, aujourd’hui, une guerre d’escarmouches ou de guérillas.

Quoiqu’il en soit, l’entreprise est hasardeuse et ceux qui y prennent part « font le pacte de ne pas demander quartier », se confessent, communient et, ajoute M. de Casson, décident « tous de faire leur testament. »

Le 19 avril, nos braves se mettent en route.

L’expédition est à peine rendue à une île que l’abbé Faillon croit être l’île Saint-Paul, qu’elle vient en contact avec une bande iroquoise. Après un court engagement, l’ennemi s’enfuit, mais Duval est tué, puis Juillet et Soulard se noient accidentellement, en voulant échapper aux Iroquois.[3]

L’abbé de Casson n’indique pas la cause de l’accident, mais s’inspirant d’un autre passage de cet historien, l’abbé Faillon conjecture que Juillet et Soulard durent leur trépas à leur inhabileté.

Cela nous semble difficile à admettre pour Juillet, et nous en parlons à sa notice.

Dollard revient à Montréal avec les dépouilles de l’ennemi et repart aussitôt.

M. de Casson dit que l’expédition est arrêtée pendant huit jours à Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île… « par un petit rapide, » et c’est ici qu’il attribue le délai à leur manque d’expérience dans l’art de ramer.

  1. Histoire du Montréal, p. 143.
  2. Histoire de la Colonie française, II, 397.
  3. Histoire du Montréal. Note de M. Jacques Viger, p. 144.