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N’importe l’alarme était donnée et c’est le distingué abbé Faillon qui devait faire la lumière.

Daulat ou Daulac ayant été créés par deux historiens sulpiciens, il était dans l’ordre que cette erreur fut réparée, tout d’abord, par un des membres de cette illustre Compagnie.

Il le fit carrément et avec d’autant plus de mérite que lui-même avait déjà écrit plusieurs fois Daulac.

Relisons donc la note qu’il inséra dans son Histoire de la colonie (vol. II, p. 389) :

« M. Souart, dans le registre mortuaire de Villemarie (sic) appelle cet officier Adam Daulat, et M. de Belmont, dans son Histoire du Canada, le nomme Daulac, après M. Dollier de Casson. Nous avons suivi nous-même cette orthographe dans la Vie de la Sœur Bourgeoys. Mais ayant eu occasion de consulter les actes de Basset, nous avons vu que ce notaire écrivait Dollard, ce que fait aussi l’auteur de la Relation de 1660. C’est là la véritable orthographe de ce nom, ainsi que le montre la propre signature de ce brave militaire, qui écrivait constamment Dollard, et quelquefois Des Ormeaux Dollard. »

Voulant concilier tout le monde, Parkman inventa une explication qui a cours dans certains milieux.

Daulac, selon ce grave historien, serait le nom exact du héros et Dollard, son nom populaire, c’est-à-dire une sorte de sobriquet.[1]

Rien de plus absurde que cette supposition dénuée de tout fondement. Cependant, elle a été acceptée par Mlle 

  1. Quelques-uns prétendent que Dollard était d’origine irlandaise parce que son nom a été porté par le premier évêque de Saint-Jean, N.-B., lequel naquit en Irlande, en 1789. Il reste à savoir si cet évêque ne descendait pas d’une famille française émigrée en Irlande ; le cas ne serait pas unique. Quoi qu’il en soit, le nom existe en France sous diverses formes, entre autres, celle-ci : Daulhard.