À l’occasion du triomphe définitif de Dollard et de ses compagnons, le comité que la nation a chargé du soin de leur mémoire a jugé fort à propos d’accompagner le monument de bronze d’un commentaire littéral qui l’illustrait et l’expliquât. Il a confié cette tache à M. E.-Z. Massicotte et il ne pouvait mieux choisir. M. Massicotte est un amoureux fervent de notre histoire nationale et depuis des années, penché sur les paperasses poudreuses et presque indéchiffrables de nos archives locales, il s’emploie, avec la patience d’un bénédictin, à débrouiller nos origines. L’on ne compte déjà plus les services inappréciables qu’il a rendus à l’histoire canadienne, et particulièrement à l’histoire de Ville-Marie, objet de sa prédilection toute spéciale. Personne ne pourra plus écrire l’histoire de notre ville sans recourir aux travaux de M. Massicotte qui continue à amasser, pierre par pierre, les matériaux nécessaires au grand œuvre attendu.
Dans ce petit livre dont il a voulu faire comme la somme du combat du Long-Sault, l’érudit archiviste a tenté d’assembler en un seul faisceau tout ce que l’on peut connaître et apprendre sur Dollard et ses seize compagnons.
La partie principale du travail consiste en deux études que M. Massicotte a déjà publiées dans le Canadian Antiquarian and Numismatic Journal en 1912 et 1913, mais qu’il convenait de rééditer aujourd’hui.
Ces deux études sont le fruit d’un travail persévérant et représentent plusieurs années de patientes et pénibles recherches. L’auteur s’y applique à nous faire connaître, non pas le drame du Long-Sault dont nous savons à peu près tout ce que nous pouvons savoir, mais les acteurs même du drame dont nous ne savons malheureusement que bien peu de chose.
D’où venait Dollard des Ormeaux ? De quel coin de France tirait-il son origine ? Était-il de la race des Normands aventureux ou des Bretons au cœur de chêne ? Dans quelles circonstances a-t-il quitté sa patrie ?
Et chacun de ses seize compagnons, qui étaient-ils, quelle était leur naissance, comment vécurent-ils jusqu’au suprême sacrifice ?
Voilà autant de questions auxquelles nous souhaiterions ardemment une réponse, parce qu’il n’y a pas un détail de l’existence de ces héros surhumains qui puisse nous laisser indifférents. M. Massicotte n’est pas parvenu à lever complètement l’ombre qui enveloppe les combattants de Carillon, car la tâche est impossible, mais il a fait sur eux plus de lumière qu’aucun autre avant lui. Il a restitué à Dollard son vrai nom que les historiens s’étaient employés à difigurer, il a a admirablement reconstitué le cadre de sa brève existence dans Ville-