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MES SOUVENIRS
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ment ému et enthousiasmé le public tant par son jeu impressionnant que par les accents tout à la fois graves et veloutés de sa voix de contralto.

« Mme Guiraudon a trouvé moyen, dans sa seule scène du deuxième acte, de se tailler un très gros succès personnel, et jamais autant qu’hier soir la critique parisienne n’a regretté que cette jeune et exquise chanteuse ait abandonné prématurément la carrière artistique, ne consentant désormais à se faire acclamer qu’exceptionnellement, et… à Monte-Carlo.

« Mme Éliane Peltier (la grande-prêtresse) et Mlle Doussot (Galla) ont complété excellemment une interprétation féminine de premier ordre.

« Au surplus, les partenaires masculins ne furent pas moins remarquables et pas moins acclamés.

« M. Muratore, qui est un ténor de grand opéra, de superbe allure et de voix généreuse, a campé le rôle de Lentulus avec une vigueur et une mâle beauté qui lui ont conquis tous les cœurs et qui, à Paris comme ici, lui vaudront un éclatant et mémorable triomphe.

« M. J.-F. Delmas, à la diction si nette, à la déclamation Ivrique si théâtrale, a été un Fabius incomparable et non moins applaudi que ses camarades de l’Opéra, Muratore et Noté. Celui-ci, en effet, a fait également merveille dans le rôle de l’esclave Vestapor, dont son organe sonore et vibrant de grand baryton a fait retentir à souhait les farouches imprécations.

« M. Clauzure, enfin, dont le masque romain était parfait, a fait une création — la première de sa carrière — qui place ce jeune premier prix du Conservatoire sur le pied d’égalité avec les célèbres vétérans