tion qui réclamait impérieusement le secours immédiat de mon collaborateur, Jules Claretie, m’avait fort énervé. Je me décidai incontinent à écrire au ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones, pour qu’il m’accordât cette chose presque impossible : avoir le téléphone placé chez moi, dans la journée, avant quatre heures !…
Ma lettre, naturellement, reflétait plutôt le ton d’une supplique déférente.
Aurais-je pu l’espérer ? Quand je rentrai de mes occupations, je trouvai sur ma cheminée un joli appareil téléphonique, tout neuf !
Le ministre, M. Bérard, lettré des plus distingués, avait dû s’intéresser sur-le-champ à mon capricieux désir. Il m’envoya illico une équipe d’une vingtaine d’hommes munis de tout ce qu’il fallait pour un rapide placement.
Ô le cher et charmant ministre ! Je l’aime d’autant plus qu’il eut un jour pour moi une parole bien aimable : « J’étais heureux, fit-il, de vous donner cette satisfaction, à vous qui m’avez si souvent causé tant de plaisir au théâtre, avec vos ouvrages. »
Par pari refertur, oui, c’était la réciproque, mais rendue avec une grâce et une obligeance que j’appréciai hautement.
Allo !… Allô ! À mon premier essai, on s’en doute, je fus très inhabile. Je parvins cependant à avoir la communication.
J’appris aussi, autre gracieuseté bien utile, que mon numéro ne figurerait pâs à l’Annuaire. Personne donc ne pourrait m’appeler. Je serais seul à pouvoir user du merveilleux instrument.