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CHAPITRE XXIII

EN PLEIN MOYEN ÂGE



Je venais d’être très souffrant à Paris ; j’avais éprouvé cette sensation que, de la vie à la mort, le chemin est d’une facilité si grande, la pente m’en avait semblé si douce, si reposante, que je regrettais d’être revenu comme en arrière, pour me revoir dans les dures et âpres angoisses de la vie.

J’avais échappé aux pénibles froids de l’hiver ; nous étions au printemps et j’allais, dans ma vieille de meure d’Égreville, retrouver la nature, la grande consolatrice, dans son calme solitaire.

J’avais emporté avec moi une assez volumineuse correspondance, composée de lettres, de brochures, rouleaux, que je n’avais pas encore ouverte. Je me proposais de le faire en route, pour me distraire des longueurs du chemin. J’avais donc décacheté quelques lettres ; je venais d’ouvrir un rouleau : « Oh ! non,