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MES SOUVENIRS

aimé avoir sous les yeux une image ou un symbole de l’ouvrage qui m’occupait.

La seconde lettre, je la reçus au lendemain de la première de Thaïs à l’Opéra :

« Cher Maître,

« Vous avez élevé au premier rang des héroïnes lyriques ma pauvre Thaïs. Vous êtes ma plus douce gloire. Je suis ravi. Assieds-toi près de nous, l’air à Eros, le duo final, tout est d’une beauté charmante et grande.

« Je suis heureux et fier de vous avoir fourni le thème sur lequel vous avez développé les phrases les mieux inspirées. Je vous serre les mains avec joie.

« Anatole France. »


. . . . . . . . . . . . . . . . . .

À deux reprises déjà je m’étais rendu au théâtre de « Covent Garden ». D’abord pour le Roi de Lahore, ensuite pour Manon, jouée par Sanderson et Van Dyck.

Une nouvelle fois, j’y retournai pour les études de la Navarraise. Nous avions comme artistes principaux : Emma Calvé, Alvarez et Plançon.

Les répétitions privées, avec Emma Calvé, furent pour moi un grand honneur et une grande joie que je devais retrouver plus tard aussi, avec elle, lors des répétitions de Sapho à Paris.

À la première représentation de la Navarraise assistait le prince de Galles, plus tard Édouard VII.

Les rappels à l’adresse des artistes furent si nom-