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Et tu les faisais forts comme l’orignal et adroits comme le renard quand leurs bras bandaient l’arc pour décocher leurs flèches qui frappaient droit au cœur.

Longtemps, longtemps avant que les pères de nos pères vécussent

Ô grand sagamo des pays où la chasse est abondante, tu nous donnais les venaisons saignantes qui mettent la figure rouge comme le feu et le pied agile comme la biche qui fuit ;

Et tu arrosais de pluie bienfaisante la semence que les petits enfouissaient dans le sein de la terre féconde comme une squaw et tu te montrais dans les hauteurs pour des ardents rayons de ta sollicitude, jaunir comme l’or les épis de maïs.

Tu faisais croître, ô maxime médecin, la feuille sacrée qui ferme les blessures et la racine, tournée comme un serpent, qui chasse le mal de terre ;

Longtemps, longtemps avant que les pères de nos pères vécussent !

Tu faisais à la guerre, ô terrible guerrier, nos flèches blesser les ennemis sans les tuer et tu nous inspirais des tourments nouveaux quand nous les attachions au poteau de torture ;