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— Ne vous chaille, ils comptent de moins en moins. Accaparés qu’ils sont par la besogne européenne, ils n’ont cure de ceux qu’ils considèrent comme des toqués et dont ils ont mundifié le royaume. D’autre part, le tempérament national s’est grandement modifié chez les émigrés et le patriotisme chez eux est moins affaire de sentiment que d’intérêt. Le puritanisme par certains côtés attient à la démocratie : c’est l’esprit qui proémine dans la Nouvelle-Angleterre. Étant donné ce sentiment, il serait facile pour nous d’en tirer parti.

Comme tout le monde paraît s’intéresser à ce qu’il rapporte, Monsieur le Commandeur continue après une pause :

Depuis l’annulation de sa charte royale, la Virginie est mécontente. Il serait facile de profiter de l’impopularité des Stuarts et il suffirait de souffler sur les cendres du mécontentement pour attiser la haîne de ces républicains qui se souviennent de Cromwell et qui ne cherchent qu’une occasion pour rompre avec la mère-patrie avec laquelle ils n’ont plus rien de commun. Les quakers de Rodelem[1] sont, par croyance, des hommes de paix. Les Hollandais de Manhatte ne demandent qu’à devenir nos amis. Quant aux jacobites de New Plymouth, ils ne se sentent nullement attraits vers l’Angleterre de Guillaume. Reste la colonie du Maryland…

— Oh ! de celle-là je réponds, opine Monsieur de Boucherville qui a écouté attentivement Perrot et semble partager ses vues.

— Mais j’y songe, fait remarquer Monsieur de Beauharnois qui ne perd pas une occasion d’abonder dans le sens de ceux qu’il sait

  1. Rhode Island.