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mais il a l’air assez félin (qu’on ne nous fasse pas dire félon !) ce François-Magdeleine Ruette d’Auteuil, avocat au Parlement de Paris, omnipotent Procureur général du Conseil Supérieur.

Nous voyons là aussi quelques ecclésiastiques. Ce sont, sans ordre de préférence, le R. P. Denys, Gardien des Récollets ; messire Louis Angot des Maizerets, grand vicaire des pays d’en haut, administrateur du diocèse en l’absence de monsieur l’évêque de Saint-Vallier ; le révérendissime Joseph Serré de la Colombière, chanoine, grand archidiacre et théologal de l’église cathédrale, aumônier des milices, conseiller de Sa Majesté ; messire François-Marie Dupré, chanoine curé de Notre Dame de Kébecq, etc.

De quoi s’agit-il donc, vous demandez-vous, à la vue de cet assemblement de personnages importants au château Saint-Louis ?

Comme les roches parlent aux murs qui ont des oreilles et que, de brin en brin, de fil en fil, tout finit par se savoir, autant vaut vous dire tout de suite ce qui en est avant que les cancans de la rue et les potas des salons n’aient inventé, à ce sujet, quelque histoire à dormir debout. La discrétion est déjà trop peu commune pour qu’on la dépense en pure perte.

Oyez donc que Monseigneur le Marquis de Vaudreuil, sous couleur de s’acquitter envers les féaux vassaux de Sa Majesté Très Chrétienne… et non moins Honneste, des civilités du nouvel an, a invité, au château, l’élite du monde officiel de Kébecq, du Montréal et des Trois-Rivières. La plupart de ses hôtes sont de la ville même, les autres étant venus y passer le temps des fêtes, présenter quelque placet au Conseil Supérieur ou rendre la foy et l’hommage, ainsi que de droit.