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APRÈS LE RÊVE, LE RÉVEIL


1837 !

On vivait alors des jours de terreur. Le peuple, dans les transes de l’anxiété, attendait l’heure de la délivrance : la patrie en travail allait enfanter la liberté !

L’oligarchie, cantonnée dans ses derniers retranchements, résistait désespérément aux assauts furieux d’une démocratie jeune et vigoureuse. Mais ceci devait tuer cela !

La constitution de 1792, compromis hybride entre l’intransigeance des tories et l’émoi causé aux whigs par la révolte des treize colonies — révolte dont la métropole gardait un cuisant souvenir — n’était qu’un grossier pastiche du système parlementaire anglais. C’était — l’événement l’a démontré — une insidieuse mesure jetée comme un os au parti populaire qui, au lendemain de l’invasion américaine, réclamait la libre disposition des impôts. Ainsi, l’équilibre entre les divers pouvoirs administratifs — condition rigoureuse — faisait absolument défaut. Le Conseil Législatif, à la nomination de ce qu’on appela le ministère (lisez : le Gouverneur) fut toujours recruté parmi les immigrés et certains Canadiens anglomanes. Quant au corps exécutif, il ne compta jamais ; c’était un simple conseil consultatif dont s’entourait le Gouverneur à seule fin de masquer son autocratie.

Comme on le voit, on donnait d’une main et on reprenait de