Page:Massé - Massé… doine, 1930.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
l’îlot errant de waterloo
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Le colon de nos jours vit de bois de pulpe. Il y a cinquante ans, il a vécu de bois de construction. L’écorce de pruche a aussi figuré sur son menu ; c’était la nourriture du tan !

Sous l’ancien régime, le colon réservait sa haute futaie pour les bâtiments royaux. On sait que Baptiste était moins futé de se mettre à contribution pour la marine en 1911 !

Au commencement du XIXe siècle, le colon des Cantons de l’Est vécut du bois franc qui se trouvait en abondance sur son lot. À la suite de l’embargo continental décrété par le Premier Consul, le prix de la soude ramenda, les procédés modernes d’extraction n’étant pas alors découverts. Aussi, la potasse et la perlasse résultant du lessivage de la cendre du bois dur et de la calcination du résidu devinrent la meilleure source de revenu, le gagne-pain du colon cantonnais.

Ces sels de potasse dits sels noirs devinrent le médium d’échange ou l’étalon de valeur dans le trafic des denrées, car le papier-monnaie était alors peu répandu et il ne circulait guère d’espèces métalliques que la piastre espagnole ou le dollar américain assez peu sensible, en ce temps-là, aux fluctuations du change.

Ces sels se vendaient ou plutôt s’échangeaient à la Baie, à Montréal ou même à Maska ou à Saint-Pie. C’est que, voyez-vous, il n’y avait pas encore de magasin dans Shefford, en 1810. Tout au plus y avait-il des colporteurs qui visitaient les colons en ces lointains parages deux ou trois fois l’an. Même que je vous ai fait parcourir ce long circuit pour vous présenter l’un de ces marchands ambulants autour duquel va maintenant se restreindre notre intérêt.

Son nom ? On me l’a prononcé comme Lackstone, Laxton ou Laxtham. Je me suis donné beaucoup de mal pour m’assurer de l’orthographe exacte. Je me suis adressé au Vermont State Recorder, à Montpelier, qui en a référé au conservateur du Boston Historical Museum qui, lui-même, m’a renvoyé à l’Interstate Bureau of National Archives, Washington, D. C.