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etc. Si des hommes de bien comme les Antoine de Padoue, les François d’Assises, les Fabre etc., n’ont pas dédaigné notre compagnie c’est que, assurément, nous en valons la peine ! Vous connaissez Montaigne, l’un des quelques humains qui ne se gobent pas ? Voici ce qu’il écrit au livre II de ses « Essais », son ouvrage de « bonne foy » :

« Quand je rencontre, parmi les opinions les plus modérées, les discours qui essayent à montrer la prochaine ressemblance de nous aux animaux et combien ils ont de part à nos plus grands privilèges et avec combien de vraysemblance on nous les apparie, certes j’en rabats beaucoup de notre présomption et me démets volontiers de cette royauté vaine et imaginaire qu’on nous donne sur les autres créatures »

Je vous le demande, est-ce assez concluant ?

Fouquet, le grand Fouquet, l’illustre Fouquet, à qui ses rivaux ont pourtant dérobé tant de sa gloire, ne dédaignait pas s’inspirer de notre exemple en prenant pour devise de sa maison la parole de l’un des nôtres : quo non ascendam ! Hélas ! son malheur fut de n’avoir pas su acquérir notre pondération, tout en copiant notre agilité, avec la conséquence que, parvenu au faîte de la fortune et des grandeurs, il ne put se maintenir en équilibre. Vous connaissez sa lamentable dégringolade.

Notre intelligence, mais elle saute aux yeux, elle apparaît claire et évidente dans toutes nos actions, dans nos faits et gestes même les plus insignifiants. Si l’homme était moins prévenu à notre égard, il admirerait notre sagacité, notre pénétration et force lui serait d’admettre que, sous ce rapport, nous lui rendons des points.

Ainsi, nous n’avons pas de baromètre et, cependant, le changement de température nous est connu à l’avance, l’hiver ne nous prend jamais au dépourvu, qu’il soit hâtif ou tardif. Machines, nous ?

Lorsque l’air contient un souffle glacé qui passe inaperçu aux