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Coquilles


Pourquoi dénomme-t-on coquille une erreur de composition qui consiste, etc. (voir le dictionnaire) ?

Je vous avoue n’en rien savoir. Il ne peut certainement s’agir d’une acception figurative de ce mot, car je ne trouve aucun point de similitude entre la carapace d’un mollusque et ce lapsus typographique.

Au reste, je ne suis pas sûr qu’on s’entende sur la valeur du mot pris dans ce sens. Pour ma part, j’estime qu’il n’y a coquille que s’il résulte de l’erreur un mot drôle, un sens ou un contresens grotesque, un effet cocasse. À ce compte, la coquille a pour fonction propre, essentielle dirais-je, de provoquer le rire, dût-elle autrement scandaliser.

C’est ainsi, du reste, que l’entendait le Marquis de Bièvre qui n’était pas un sot. « La coquille, a-t-il écrit, c’est l’esprit qui « fiente » ! L’idée, pour triviale, est assez expressive.

Pareille définition, quand on sait ce que parler veut dire, nous renseigne mieux que le dictionnaire. On pourrait continuer sur ce ton et ajouter que la coquille c’est le hasard qui badine, l’orthographe en goguette qui titube, l’alphabet, pris de