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mauvais persil, maudite grêle

mollirait, il fut bien déçu, dès le lendemain, en constatant, sur la feuille d’émargement, que son salaire était effectivement réduit à 79,16 $.

Depuis cette époque, je n’ai pas revu le pot de terre sur la Terrasse où le pot de fer n’est plus exposé à essuyer ses saints obséquieux. J’ai appris par un de ses amis qu’il a discontinué de fumer.

Un lecteur compatissant : Ce qu’il est rosse, l’auteur ! Et il charge le tableau plus que de raison. Son Ministre est un butor impossible, un affreux vampire ! Je veux bien croire qu’il s’agit d’une histoire extraordinaire, mais il abuse vraiment de la permission.

Un lecteur malin : Mais c’est un conte bleu qu’il nous fait là. Peut-on avoir l’imagination aussi dévergondée ! Pensez donc : un promeneur kébécois sur la Terrasse, après le couvre-feu, à dix heures et demie du soir ! Quelle invention fabuleuse !

Un troisième lecteur (fonctionnaire public) : Ta, ta, ta, vous n’y êtes pas du tout, mes candides amis. Tout ce qu’il y a d’invraisemblable et de fantastique dans ce récit c’est qu’un humble fonctionnaire public, un crève-la-faim officiel, avec le maigre traitement qu’on lui serre (sic) ait en poche, à la date du 28 d’un mois quelconque, une somme de 4,35 $ !