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félix maderleau

« Les choses discutées n’existent pas », comme dit lapidairement Balzac. S’il s’arrêtait à un système quelconque, c’était à celui-là.

En littérature, par exemple, Félix emboîtait le pas et pontifiait comme les autres. Je résume ses vues :

— Pour se faire accroire qu’on a une littérature, on multiplie les critiques au point que nos journaux sont encombrés de leurs chamailleries savantes. On espère, je suppose, que la fonction finira par créer l’organe. Avec de la faconde et de l’assurance, on finit immanquablement par se faire un public. Le suffrage de quelques fortes têtes entraîne infailliblement l’adhésion de la masse… Notre littérature, si elle existe, est à l’état embryonnaire. Elle cherche confusément sa voie. Et l’on voudrait qu’elle eût déjà assez conscience d’elle-même pour faire de l’auto-analyse. S’il y a évolution, elle est à son stage initial. Nous ne voyons pas moins nos petits Sainte-Beuve en carton-pâte classifier nos vagissements littéraires et orienter ce qu’ils appellent nos aspirations vers tel ou tel isme… On prêche le terroirisme ou l’on exalte l’exotisme ou vice versa, chacun selon sa marotte. Il n’y aurait pas plus de ridicule à demander à