Page:Massé - À vau-le-nordet, 1935.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
à vau-le-nordet

pendant elles-mêmes de ses désinences tempéramentales. On a beau ergoter, il faut toujours en fin de compte en venir là… D’où il suit qu’une diète ou une purgation valent souvent une retraite fermée et que le carême, notre carême annuel, est une nécessité physiologique encore que d’observance ecclésiastique. Voyez-vous, la pathologie et la psychologie ont des ramifications tellement étroites…

Félix s’arrêta net comme si on lui eût coupé la communication. Un abbé entrait pour s’acheter dix sous de tabac à priser et notre ami, craignant sans doute malencontre sur ce terrain de la casuistique, s’empressa d’aller servir le chaland.

On ne manqua pas de le taquiner en lui disant qu’il se gardait bien de parler latin devant un cordelier, ce dont il se défendit comme un beau diable.

On m’a déjà dit que Félix Maderleau, lorsqu’il s’emportait, jurait comme un païen. Je dois à la vérité de déclarer qu’il n’a jamais, à ma connaissance, commis pareils écarts. Même quand il se courrouçait pour ses idées, il restait convenable. Il haussait le ton, fronçait les sourcils, martelait le comptoir de son poing et adoptait d’autres telles