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ce capitaine jacques cartier

On chercherait en vain, dans son récit, les mots « panorama », « grandiose », « féerique », « ineffable », etc. Peut-être n’a-t-il pas trouvé, dans le vocabulaire restreint de cette époque, de mots pour exprimer son admiration.

Du reste, il avait bien d’autres chats à fouetter. L’évangélisation des infidèles, telle était l’unique fin de ce vaillant croisé. Toutefois, il s’intéressait plus à la conversion des Chinois qu’à celle des Hurons et des Iroquois et c’est en vue d’aller Cathaychiser les fils du Céleste Empire qu’il continua sa route encontremont. Il avait entendu dire que, en poussant dans cette direction, on pouvait atteindre l’Asie. S’il fallait se fier à tout ce qu’on entend dire !

Au lieu d’aborder à Pékin ou à Canton, il aboutit à Hochelaga où il fit l’ascension de la montagne qu’on peut voir encore de nos jours, les naturels du pays ayant eu le bon esprit de la conserver à peu près intacte.

Nous n’insistons pas sur ce voyage à Montréal, nous proposant d’en faire le sujet d’une prochaine conférence.

Un mois après cette excursion, Cartier était de retour à Kébec où il résolut de passer la morte saison. C’est le propre d’un navigateur de faire des embardées !

L’hiver, cette année-là, fut particulièrement « toffe », comme on disait dans le dialecte breton.