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ce capitaine jacques cartier

Il ne se doutait pas — un découvreur doute-t-il de quelque chose ? — il ne se doutait pas, en prononçant ce mot, que le pays qu’il allait explorer devait en produire des millions de quintaux de grain, au point d’être appelé le grenier du plus grand tant-pire « that the world has ever known » ! Mais n’anticipons pas.

Le 10 août 1535, Cartier entra dans la baie qu’il appela Saint-Laurent. Ce nom s’étendit, par la suite, au golfe qui n’est que l’évasement de cette baie, au fleuve qui y débouche et même jusqu’au boulevard qui sépare en deux l’île de Montréal, ce qui permet aux insulaires de s’orienter et les partage en deux catégories : les gens cossus, à l’ouest, et les gueux, à l’est.

Il longea l’île d’Anticosti et s’engagea dans ce que son récit décrit un fleuve « majestueux ». Le mot a, comme on sait, fait fortune !

Le 7 septembre, Cartier débarquait à l’ « isle ès couldres » où il entendit la messe. Certains historiens affirment que c’était la première qu’on célébrait au pays ; d’autres soutiennent qu’il y en eut deux de célébrées antérieurement : l’une, le 11 juin, à l’endroit appelé Vieux Fort, sur la côte nord, et l’autre entre la côte nord et… le 6 juillet. Mettons qu’il y eut trois premières messes, ce qui n’est pas trop pour un pays catholique comme le nôtre, et n’en parlons plus.