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l’état-mine !

Cela voulait dire en bon français : Flûte ! ça ne mord pas ! Gardez votre goujon ; notre pain est tendre et vos couteaux sont rouillés !

Il reste ceci que, aux temps modernes, en vue d’élucider ce point d’histoire, on a fait des fouilles, on a multiplié les excavations, sans parler des travaux de mine ou de forage requis par les constructions importantes assises aux flancs de la montagne, et on n’a jamais rien découvert qui ressemblât de près ou de loin à du charbon de terre. Pas la moindre tête de moineau ! Et pourtant, du charbon, ça ne s’évapore pas au nordet, ça ne se délaie pas à la fonte des neiges pour dégouliner le long de la falaise en eau de boudin ! Il s’agit toujours de mine de charbon, car il ne saurait être question de la mine d’or qu’y a découverte, de nos jours, la Compagnie du Pacifique Canadien et qu’elle exploite sous le nom de Château Frontenac.

L’énigme de cette mine de charbon reste donc sans solution, si l’on est trop charitable pour adopter l’une des hypothèses ci-dessus : ou que Talon avait la berlue ou qu’il cherchait à faire danser l’anse du panier.

Quoi qu’il en soit et en mettant les choses au pis, il conviendrait encore de suspendre la sentence, eu égard aux vices des institutions de l’époque, lesquelles ouvraient les portes aux pires abus. Il est même étonnant — il faut le noter à la décharge des fonctionnaires de ce temps-là —