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à vau-le-nordet

C’est la cupidité qui animait ces bons apôtres, malgré qu’ils aient d’en convenir ouvertement. Auri sacra fames, si l’on tient à ce que nous le disions en latin ! Leurs Majestés Très Catholiques ou Très Chrétiennes étaient, comme les autres, animées de l’esprit du siècle et la propagation de la foi n’était, en somme, que prétexte ou façade pour faire abouler les serfs aussi jobards et gogos que les contribuables d’aujourd’hui.

Ce que François 1er et Jacques Cartier rêvaient, comme tous les chercheurs de terres nouvelles au XVIe siècle, dit Pigeonneau (Histoire du Commerce de la France), c’étaient les mines d’or et d’argent qui commençaient à faire la fortune de l’Espagne.

Oh ! il est entendu qu’on y mettait les formes, c’est-à-dire qu’on cherchait à donner le change. Ainsi, dans les proclamations et autres documents officiels, il n’est question que du salut des âmes, de l’évangélisation des tribus sauvages, etc. Mais lisez la correspondance privée, les instructions secrètes et vous serez édifiés. On presse fortement les intendants de « faire de la descouverte des minéraux ou riches ou de basse étoffe, un essentiel aux affaires du Roy et à l’établissement du Canada ».

Un historien de ce temps-là qui n’est pas très bien coté auprès des gens qu’offusquent le franc-parler et la vérité toute nue, écrit :

Les demandes que l’on nous fait sont : Y a-t-il des trésors ? Y a-t-il des mines d’or et d’argent ? Et personne ne demande :