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l’état-mine !

Cartier ne vous fait-il pas penser à ces bacheliers qui ne perdent pas une occasion de citer les quelques mots de latin qu’ils ont retenus de leur cours classique. C’est ça qui devait en boucher un coin aux habitants du bas du fleuve qui ne comprenaient pas même le « Parisian French » de ce temps-là.

Je ne voudrais pas manquer de respect envers Franciscus Primus, monarque très absolu. D’autre part, le blaguer dénoterait certaine familiarité qu’on se permet entre intimes seulement et les vils roturiers, jugeant que je suis dans les huiles, ne manqueraient pas d’en éprouver de l’envie et de me chanter des pouilles, ce que je redoute par-dessus tout. Mais quand tous les discoureurs de Saint-Jean-Baptiste se concertent pour canoniser en bloc ces paillards couronnés, faut que quelqu’un se constitue l’avocat du diable, et c’est ce qui m’incite à dire son fait à M. Franciscus Primus et à lui laisser savoir qu’on ne nous la fait pas à la dévotion à nous de ce siècle éclairé qui avons su ses aventures avec la Belle Ferronnière et tant d’autres.

Non, à quoi bon faire son Agnès, il est compris que l’intérêt sordide était, il y a quatre siècles aussi bien qu’aujourd’hui, le mobile ou la mesure des actions, même chez les monarques de droit divin. On l’a toujours pensé et, depuis qu’il n’y a plus de Bastille, on aurait tort vraiment de se gêner de le dire.