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à vau-le-nordet

Jaloux du succès de sa sœur Coquille, qui l’appelle chinois, il a voulu renchérir, mais dépourvu qu’il est de toute mesure et de tout discernement, il a abouti à une parfaite incohérence.

Ce pauvre chionis manque d’intérêt, mais, et pour peu que le snobisme s’en mêle, le bourdon et le mastic peuvent devenir des passe-temps agréables dans nos réunions sociales. Les abeilles de nos ouvroirs, délaissant la bavette qu’elles taillent incessamment, se mettront à bourdonner. Au surplus, ça sera une économie pour la maîtresse de maison si ses invités s’avisent d’autre chose que de s’empiffrer de chocolat Laura Secord, de macarons ou d’olives fourrées.

Mais j’entends un grincheux qui ronchonne quelque chose comme « faciles nugæ ». Si je le pousse à bout, il va, lui aussi, — pour me bien faire voir que n’importe qui peut avoir de cet esprit-là — me décocher, à son tour, une coquille en disant que ce sont là des jeux de sots indignes d’arrêter l’attention des gens sérieux, ou encore que l’auteur est une espèce de buse.

Je n’en disconviens pas, mais enfin tout le monde n’a pas le cerceau organisé de la même façon : chez les uns c’est la farce de la pensée qui prédomine, chez d’autres, l’esprit est plutôt tourné à la brague !