INTRODUCTION LXXni et nous y voyons nettement comment le héros passe sans transition du domaine de la réalité à celui de la f0Me, Une tempête coule son navire et le jette sur une île. Le fait n’a rien que d’ordinaire en soi ; mais Vile 4 JaqËtdle û aborde, seul de tous ses camarades, n’est pas une ile ordinaire. Un serpent gigantesque l’habite Qfues safamiUe^ serpent à voix humaine qui accueille U naufragé, V entretient, le nourrit, lui prédit un heureux retour cm pays, le comble de cadeaux au mo- ment du départ. M. Golénischeffa rappelé à ce propos Us voyages deSindbad le marin (i), et le rapproche- ment qu’il indique s’impose de lui-même à Vesprit du lecteur. Seulement les serpents que Sindbad rencontre dans Us îles ne sont pas d’humeur aussi accommodant que U serpent égyptien : ils ne cherchent plus à diver- tir les étrangers par les charmes d’une longue causer rie, mais à les avaler de fort bon appétit. Je ne voudrais pas cependant conclure de cette ana- UgU que U conte égyptien est une version ancienne du conte de Sindbad. Les récits de voyages merveilleux naissent naturels dans la bouche des matelots et pré- sentent nécessairement un certain nombre de traits communs : l’orage, h naufragé qui survit seul à tout un équipage. Vile habitée par des monstres parlants, U retour inespéré avec une cargaison de richesses. Le Voyageur a, par métier, la critique lâche et Vimaginor (i) Sur un anden conte égyptien, p. 14-18, dby Google
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