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recherches sur l’Armée ptolémaïque (1911) et sur l’armée romaine d’Égypte, auxquelles il a ajouté en 1914 un essai plus bizarre qu’heureux de Grammaire égyptienne ; Gayet par l’Exploration des ruines d’Antinoé (1896), différentes notices sur les fouilles de cette même ville de 1898 à 1914. l’Art copte (1906), et de nombreuses brochures écrites un peu au hasard. Notons, en terminant, les deux ouvrages où M. Virey a résumé en 1909 la matière des leçons qu’il avait faites avec beaucoup de vigueur et d’impartialité à l’Université catholique de Parissur la Religion égyptienne et où M. Jules Baillet a exposé en détail vers 1912 ses idées sur la Morale.

Telle est dans ses grandes lignes l’histoire du développement qu’a suivi, depuis l’Exposition universelle de 1867, l’Égyptologie française. Si l’on reprend un à un tous les hommes qui tenaient la scène au début de cette période, E. de Rougé, Chabas, Devéria, Mariette, on verra qu’ils sont morts ainsi qu’une partie de ceux qui les ont suivis. Berend, Rochemonteix, Bouriant, Lefébure, Revillout, Guieysse, Grébaut, Amélineau. Jacques de Rougé, Pierret, Auguste Baillet ne produisent plus guère. Gaston Maspero continue à travailler et à professer, mais l’âge de la retraite ne tardera pas à sonner pour lui. Malgré le dédain que beaucoup d’étrangers, qui n’ont fait ni plus ni mieux, affectent pour elle et pour une partie de son œuvre, cette génération qui s’en va peut se rendre le témoignage qu’elle n’a point laissé péricliter l’œuvre de Champollion. En France, elle a enseigné sans relâche au Collège de France, à l’École des hautes études, au Louvre ; elle a obtenu la création de chaires qui n’ont pas été toutes conservées, à Lyon, à Alger, à Bordeaux, à Aix-Marseille ; elle a recueilli l’œuvre de ses devanciers et elle a préparé celle de ses successeurs. En Égypte, elle a organisé le Service des antiquités et elle a si bien assuré la protection de celles-ci que toutes les nations européennes, et même l’Allemagne, ont dû lui reconnaître de ce chef un véritable droit de préséance ; et si, plus tard, pour des raisons de politique, elle est amenée à y renoncer, elle a créé au Caire une grande École qui est en état d’y perpétuer la tradition des recherches purement scientifiques.