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le travail et apprécier à sa juste valeur l’influence exercée au développement de la science. Ajoutez à cela une collaboration régulière au Journal des Débats destinée à populariser l’historiographie ancienne de l’Orient ; une partie des articles composés ainsi, non sans peine, a été réunie en volume vers 1907. Cependant l’assiduité ne faiblissait pas à l’École des hautes études et au Collège de France, dont MM. LACAU, MORET, Isidore LÉVY, le père DEIBER, l’abbé ERMONI, et vingt autres suivaient les cours. M. Mallet publiait son bel ouvrage sur les Premiers établissements des Grecs en Égypte. M. Chassinat achevait le premier volume de l’Édfou de Rochemonteix. M. Amélineau lançait l’un après l’autre ses Actes des Martyrs de l’Église copte, sa Morale égyptienne quinze siècles avant notre ère, études sur le papyrus de Boulaq N° 4, où il s’inspirait des remarques faites par M. Maspero à l’École des hautes études, son Essai sur l’Évolution historique et philosophique des idées morales dans l’Égypte ancienne, et la première partie fort peu personnelle de son Histoire de la sépulture et des funérailles en Égypte. M. Loret composait sa Flore pharaonique. M. CHARDON amorçait son Dictionnaire démotique qu’il n’a point terminé. M. Legrain offrait comme thèse à l’École du Louvre le Livre des Transformations, et M. BOUDIER, les Vers égyptiens, métrique démotique, étude prosodique et phonétique des Poèmes satyriques, du Poème de Moschion et des papyrus à transcriptions grecques de Leyde et de Londres.

À cette époque, M. de Morgan étant retourné en Perse avec une Mission du Ministère français, M. Victor Loret le remplaça en Égypte à la direction du Service des antiquités (juillet 1897), et il se voua tout entier aux fouilles. Elles furent heureuses à Saqqarah, où il fit sortir des sables la pyramide ruinée d’une reine Apet de la VIe dynastie, puis, autour d’elle, plusieurs tombeaux qui formèrent comme une Pompéi égyptienne, et surtout à Thèbes où, de 1898 à 1899, il découvrit les hypogées de Thoutmôsis Ier, de Thoutmôsis III, de Maharpiriou et d’Aménôthès II, où étaient renfermées les momies de onze des Pharaons et des princesses des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties, en réalité