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Rochemonteix inaugurer les études du berbère comparé à l’égyptien (1873-1876), et Eugène Ledrain, se dérobant à la vocation ecclésiastique, nous fournir comme thèse pour le diplôme de l’École des hautes études ses Monuments égyptiens de la Bibliothèque nationale (1879-1882).

À ce moment l’École française était en pleine prospérité : M. Maspero en avait réparti les membres entre les domaines les plus variés, dirigeant MM. Loret, Bouriant et Virey vers l’interprétation des manuscrits hiératiques, M. GAYET vers l’archéologie païenne et chrétienne, l’abbé Amélineau vers le copte ; d’autre part, M. de Rochemonteix, détaché en Égypte de 1875 à 1878, y relevait les inscriptions et tableaux du grand temple d’Edfou. Il fallait à cette pléiade un moyen aisé de publication, un journal auquel elle pût confier ses travaux à mesure qu’ils se poursuivaient. Déjà, en 1869, l’éditeur Vieweg avait mis en circulation une revue dont il avait confié la préparation à M. Maspero, et dans le premier semestre de 1870, celui-ci avait lancé avec la collaboration de MM. E. de Rougé, Devéria, Pierret, un premier numéro qui avait pour titre : Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptiennes et assyriennes ; mais, la guerre survenant presque aussitôt, M. de Rougé l’avait remplacé chez le même éditeur par un nouveau journal, les Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne, destiné à recevoir les productions de notre École en opposition à la Zeitschrift für Aegyptische Sprache de Berlin qui serait réservée aux Allemands. Après la mort de M. de Rougé, qui coïncida presque avec l’apparition du premier fascicule, ces Mélanges traînèrent péniblement sous la conduite d’un comité de rédaction, où figuraient MM. Jacques de Rougé, Pierret, Maspero, E. Revillout ; ils fournirent trois volumes de 1871 à 1878, date où le comité fut dissous et où les Mélanges furent remplacés par deux publications indépendantes l’une de l’autre, le Recueil de travaux, que M. Maspero ressuscita et dont il composa un second numéro en 1879, la Revue égyptologique que M. REVILLOUT édita depuis 1880 jusqu’à sa mort, en 1912.

L’orientation de ces deux publications fut très différente.