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CHANT V
LA NOUVELLE FATALE
C’est en Flandre, l’été, au temps de la moisson,
Les grands champs de blé mûr, comme un océan blond,
Couvrent tout le pays. Les épis entrechoquent
En cliquetis légers leurs saluts réciproques.
Voici les moissonneurs ! Ils aiguisent leurs faux,
Couchent les fronts chargés, cependant que là-haut
Le soleil des étés aveugle les espaces.
Il est midi. Des ouvriers la troupe lasse
S’assied pour le repas au pied des peupliers
Qui le long de la Dendre étendent leur collier.
Et la rivière va, nonchalante et rêveuse,
Vers de bas horizons aux verdures joyeuses
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