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détails que la base de ce caractère, les principes de l’éducation de cette Sophie : je dirai plus, quelque portée que je sois à admirer le génie de ce grand écrivain, dont je me trouverai dans le cas de citer les opinions, j’avouerai que l’indignation prend toujours la place de l’admiration, et que le froncement de sourcil de la vertu insultée efface le sourire de la satisfaction que causent ses phrases éloquentes, mais vuides ou fausses, toutes les fois que je lis ses voluptueuses réveries. Je me dis : Est-ce là l’homme qui, dans son zèle pour la vertu, voudroit bannir tous les arts de la paix et presque nous ramener à la rudesse spartiate ? est-ce là l’homme qui se complaît à peindre les généreux et utiles combats contre la passion, les triomphes des sentimens honêtes et les élans sublimes par lesquels une ame, attachée à la terre, se détache d’elle-même pour prendre son vol vers le ciel ? — Combien il rabaisse ses grands sentimens quand il s’amuse à décrire les jolis pieds, les airs atrayans de sa petite favorite ! mais je me borne pour le présent à éfleurer ce sujet, et au lieu de reprendre avec