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peuvent être des machines bien disciplinées, mais elles compteront rarement des hommes à passions fortes ou doués de facultés énergiques. Quant à la profondeur de tête, je ne crains point de trop m’aventurer en assurant qu’elle est aussi rare dans les armées que chez les Femmes. La cause en est, à mon avis, la même. On peut encore observer que les officiers sont particulièrement attentifs à leur personne, fous de la danse, des assemblées nombreuses et brillantes, des aventures et de la plaisanterie[1]. Leur grande affaire est la galanterie, comme celle du beau sexe. — On leur a appris à plaire, et ils ne vivent que pour plaire. Cependant, ils ne perdent pas pour cela leur rang dans la distinction des sexes ; on les regarde toujours comme supérieurs aux Femmes, quoique toute leur supériorité, sauf ce que je viens d’en dire, soit difficile à découvrir.

Le grand malheur est que les militaires

  1. Pourquoi donc faire un crime aux Femmes de leurs passions pour les gens en écarlatte ou en bleu de roi ? leur éducation ne les raproche-t-elle pas plus de cette çlasse que de toute autre ?