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leur état puéril, jettent d’eux-mêmes leurs brillans pompons héréditaires ; et si les Femmes ne veulent pas résigner le pouvoir arbitraire que leur donne la beauté, elles prouveront qu’elles ont moins d’ame que l’homme.

On m’accusera d’arrogance, je le sais ; eh ! bien, je vais plus loin. Je déclare ce que je crois fermement ; c’est que tous les auteurs qui ont écrit sur l’éducation et les mœurs des Femmes, à partir depuis Rousseau jusqu’au docteur Grégory, ont contribué à en faire des caractères plus foibles, plus artificieux qu’ils ne l’eussent été par eux-mêmes, et par conséquent des membres moins utiles à la Société. J’aurois pu exprimer cette conviction d’un ton plus bas ; mais j’aurois craint qu’on n’eut traité mes plaintes de doléances affectées, au-lieu d’y voir l’expression fidelle de mes sentimens et le résultat incontestable que l’expérience et la réflexion m’ont fait tirer. Quand j’en viendrai à cette division de mon sujet, j’aurai soin de remarquer les passages les plus blamables de ces deux auteurs ; en attendant, je dois faire observer que j’enveloppe dans la même con-