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peuvent revendiquer en commun avec les hommes, je n’ai pas prétendu atténuer leurs défauts, mais je me suis attachée à prouver qu’ils étoient une conséquence naturelle de leur éducation et de leur manière d’être dans la société. Si cela est, on peut raisonnablement supposer qu’ils changeront de caractère, et corrigeront leurs vices et leurs sottises, lorsqu’on leur rendra la liberté physique, morale et civile.

Que les Femmes ayent part aux droits des hommes, et elles imiteront leurs vertus ; car elles deviendront plus parfaites en devenant plus libres, ou justifieront l’autorité qui enchaîne ces êtres foibles à leurs devoirs. Dans le dernier cas, il est expédient d’ouvrir une branche de commerce avec la Russie[1] pour se pourvoir de fouets, présent qu’un père ne manqueroit jamais de faire à son gendre le jour de ses nôces, afin qu’un mari pût

  1. Note du traducteur. Les voyageurs ont prétendu que le plus grand témoignage d’affection que les Femmes Russes pussent recevoir de leurs maris, étoit d’en être souvent battues. Il est probable que la mode a un peu changé.