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ports passagers, et que sans la vertu, un attachement fondé sur la seule différence des sexes, doit expirer comme une lumière meurt dans le flambeau, en laissant après elle un insupportable dégoût. Pour le prouver, il me suffit d’observer que les hommes qui ont passé une grande partie de leur vie avec les Femmes, et qui ont été le plus altérés des plaisirs que leur commerce présente, ont de notre sexe la plus pauvre idée. — Ô vertu ! source de joie épurée, si des hommes insensés vouloient te bannir de la terre, pour donner un libre cours à leurs appétits déréglés, les vrais amis de la volupté escaladeroient le ciel, pour t’inviter à revenir parmi les humains, et à donner un attrait au plaisir !

Que pour le présent, les Femmes soient sottes et vicieuses, graces à l’ignorance, c’est, je crois, ce dont on ne pourra disconvenir ; et de cette observation, il résulte, au moins avec une apparence de probabilité, qu’on peut se promettre d’une Révolution dans les mœurs des Femmes les effets les plus salutaires pour le perfectionnement de l’humanité ; car le mariage