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senti la contrainte, s’ils eussent toujours été tenus d’une manière égale, aux combats d’une jument pleine de feu, que l’écuyer poussait sur un sable mobile pour la dompter, et dont les pieds s’y enfonçaient plus profondément chaque fois qu’elle s’efforçoit de jetter bas son cavalier, jusqu’à ce qu’enfin elle cède et se soumet à regret.

J’ai toujours trouvé les chevaux, animaux auxquels je suis très-attachée, fort traitables quand on les traitoit avec humanité et fermeté, de sorte que je doute si les moyens violens auxquels on a recours pour les dompter, je leur font pas un tort essentiel. Je suis cependant persuadée qu’il n’est pas possible d’apprivoiser ainsi par force, lorsqu’on a eu l’imprudence de le laisser devenir indocile et sauvage ; car chaque atteinte portée à la justice, dans l’éducation des enfans, affoiblit leur raison. Qu’on ne s’y méprenne pas ; c’est de très-bonne heure qu’ils prennent un caractère, et la base du caractère moral, d’après l’expérience, est fixé communément avant l’âge de sept ans, espace durant lequel les Femmes seules sont