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malheur d’en perdre un, par un de ces accidens auxquels l’enfance est exposée, et dont toute la prudence possible ne sauroit garantir. Ses connoissance ne manquèrent pas d’observer que c’étoit la suite de ses nouvelles idées. — Elles appeloient nouveautés, les soins de procurer aux enfans plus de propreté et plus d’aisance dans leurs mouvemens ; et ceux qui prétendoient au mérite de l’expérience, quoiqu’ils fussent restés long-tems attachés aux préjugés qui, suivant l’opinion des plus habiles médecins, ont abâtardi l’espèce humaine, se réjouissoient presque du malheur qui donnoit une sorte de sanction à la prescription de l’erreur.

En effet, sous ce rapport seul, l’éducation des Femmes est de la plus haute importance ; car quel nombre de sacrifice humains sont faits à ce préjugé[1] barbare ? et de combien de manières les enfans sont détruits par la lubricité de l’homme ? Le

  1. Il y a dans le texte le préjugé de Moloch. On sait que ce Moloch étoit une divinité Syrienne, à laquelle les Femmes sacrifioient leurs enfans dans des feux allumés à l’honneur de cette idole.