L’histoire de toutes les nations prouve clairement que les Femmes ne peuvent être absolument resserrées dans le cercle étroit des occupations domestiques. Il leur est impossible de bien remplir les devoirs de l’intérieur de leurs familles, si leur esprit ne prend un plus grand essor, et, tant qu’elles sont tenues sous le joug de l’ignorance, elles deviennent les esclaves du plaisir, dans la même proportion qu’elles sont les esclaves des hommes. On ne peut leur interdire les grandes entreprises, quoique la petitesse de leur esprit leur fasse souvent croire qu’elles sont incapables d’en concevoir.
Le libertinage et même les vertus des hommes supérieurs doivent toujours donner aux Femmes d’un certain rang, beaucoup de pouvoir sur eux, et ces foibles Femmes, soumises à l’influence de passions enfantines et de l’égoïsme de la vanité, doivent jeter un faux jour sur les mêmes objets que ces mêmes hommes voyent avec des yeux qui devroient éclairer leur jugement. Les hommes à grande imagination, et ces caractères ardens qui tiennent ordinairement le timon des affaires, doivent en