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il rien de plus fort, pour dépraver le caractère, qu’une soumission apparente et un mépris réel ? Peut-on se flatter que les jeunes gens témoigneront du respect à un sous-maître, lorsque le maître lui-même semble ne le considérer que sur le pied d’un domestique, fait pour être l’objet du ridicule qui devient leur principal amusement, pendant les heures de récréation.

Mais aucun inconvénient de cette nature ne peut avoir lieu dans une école élémentaire d’externes, où les garçons et les filles, les riches et les pauvres se trouveroient réunis ; et pour prévenir toutes les distinctions de la vanité, il faudroit qu’ils fussent habillés de même et tous soumis à la même discipline, ou qu’ils quittassent l’école. La classe devroit être environnée d’une large pièce de gazon où les enfans pourroient s’exercer utilement ; car, à cet âge, on ne doit pas les astreindre à être sédentaires plus d’une heure de suite ; mais on pourroit faire de ces récréations une sorte d’éducation élémentaire ; car il y a beaucoup de choses qui perfectionnent et amusent les sens, quand on les donne comme des jeux, aux principes desquels