Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/482

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(438)

permission de faire un pas, hors d’une large allée, dans un superbe jardin ; elles étoient obligées de décrire, avec une gravité stupide, toujours la mêle ligne, soit en allant, soit en venant, la tête roide, et les pieds bien en dehors, les épaules presque collées l’une contre l’autre, au lieu de suivre l’intention de la nature, et de prendre en liberté les diverses attitudes si nécessaires à la beauté[1]. Les esprits

    école célèbre de filles qui auroit mérité peut-être un peu d’indulgence de la part de l’auteur. C’est celle de Queen’s Square. Cette école n’a pas de jardin ; mais au premier rayon de soleil, les jeunes personnes sortent et se promènent dans le jardin que forme cette place, et qui est entouré de grilles. C’est un des spectacles les plus ravissans pour l’œil d’un étranger, que de voir ces jeunes vierges destinées à faire l’ornement de leur patrie, se promenant avec une liberté décente, et gardées par l’honnêteté publique. Il seroit à souhaiter qu’il se formât en France une école sur ce modèle.

  1. Je me rappelle un fait que j’ai été à portée d’observer moi-même, et qui a excité mon indignation. J’étois allée voir un petit garçon dans une école où l’on préparoit de jeunes enfans pour une école plus grande. Le maître me reçut dans la pièce où se tenoit l’école etc. Mais en descendant une large allée bien sablée, je