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garçon simple et timide ; et cependant, il faudroit avoir bien peu de discernement, pour être repoussé par cet embarras et cette simplicité, si naturels à cet âge, que les écoles et une entrée prématurée dans la société ont changé en impudence et en grimaces de singe.

Mais comment remédier à ces abus, lorsque les maîtres dépendent absolument des parens pour leur subsistance, et lorsque tant d’écoles rivales tendent leurs pièges, pour capter l’attention et flatter la vanité des pères et des mères dont l’affection se borne à désirer que leurs enfans éclipsent ceux de leurs voisins ?

Sans un grand bonheur, un homme honnête et consciencieux mourra de faim avant de pouvoir lever une école, s’il dédaigne de duper de foibles parens, en mettant en jeu les ruses secrettes du charlatanisme.

Dans les écoles les mieux réglées où des essaims d’enfans ne sont pas entassés les uns sur les autres, on peut contracter beaucoup de mauvaises habitudes ; mais dans les écoles ordinaires, le corps, le cœur et l’esprit sont également rabougris ;