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plus funeste à la moralité du caractère, que le systême de tyrannie et d’abject esclavage, établi parmi les jeunes gens, sans parler de l’asservissement aux formes, qui fait de la religion une véritable force ? Quel bien pouvez-vous attendre d’un jeune homme qui reçoit le sacrement de la cène, pour éviter de payer une demi-guinée qu’il dépense probablement ensuite d’une manière sensuelle. Les jeunes gens mettent une grande partie de leurs méditations à éluder la nécessité d’assister au service divin, et ils n’ont pas tout-à-fait tort ; car une répétition aussi constante des mêmes choses, est une entrave bien fatigante pour leur vivacité naturelle[1]. Puis-

  1. Note du traducteur. C’est ainsi que dans l’université de Paris, les jeunes gens étoient accablés d’offices, comme si l’on eût voulu faire un moine de chacun d’eux. C’est ainsi qu’on les éloignoit de bonne heure de toutes les pratiques de religion, par le soin qu’on prenoit de les en excéder. Voilà ce qu’on gagne à confier l’éducation aux mains des prêtres. On voit que sur cet article les protestans, au moins très-épiscopaux, ne valent pas mieux que les prêtres catholiques. La même absurdité régnoit dans les couvens, parce que