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bre d’enfans ensemble, et en leur faisant suivre de concert les mêmes objets.

Un enfant contracte bientôt une indolence ou engourdissement d’esprit qu’il a rarement dans la suite la force de secouer ; quand il fait une question pour se dispenser de réfléchir, et qu’il se repose en aveugle sur la réponse qu’il reçoit avec ceux de son âge, il n’est pas exposé aux mêmes dangers, et le sujet de ses recherches, quoiqu’il puisse être influencé, ne sauroit être entièrement sous la direction des hommes, qui souvent émoussent, si même ils ne les détruisent pas, les talens des enfans, en voulant en faire des fruits hâtifs. Par cette raison, ces talens seroient conduits trop tôt à leur maturité, si l’enfant étoit confiné dans la société d’un homme, de quelque sagacité que cet homme fût doué.

En outre, c’est pendant la jeunesse qu’il faut déposer dans ces ames tendres le germe précieux de toutes les affections, et le respect que l’on sent pour un père est très-différent des affections sociales qui font le bonheur de la vie, à mesure qu’on y avance. L’égalité en est la base, ainsi qu’un commerce de sentimens qui n’est point