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et obtenir de leur part qu’ils voulussent bien peser sans passion, l’ensemble de mes observations. — J’en appelle à leur intelligence, et je demande, au nom de mon sexe, que leur cœur prenne quelqu’intérêt à cette question. Je les invite l’émancipation des Femmes, pour en faire des compagnes dignes d’eux.

Si les hommes brisoient généreusement nos chaînes, et se contentoient d’une société raisonnable, au lieu d’une obéissance servile, ils trouveroient en nous des filles plus réservées, des sœurs plus tendres, des épouses plus fidelles, des mères plus raisonnables ; — en un mot, de meilleures citoyennes. Nous les aimerions alors d’un véritable amour, parce qu’ils nous auroient appris à nous respecter nous-mêmes ; la paix, le repos de l’esprit d’un honnête homme ne seroient point troublés par l’oisive vanité de sa femme, et ses enfans ne seroient pas obligés de chercher un sein étranger, faute d’avoir pu se réfugier dans celui de leur mère.