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de mépris, que le vice lui-même, la morale n’est-elle pas attaquée jusqu’au vif ? Sans doute les Femmes, dans les situations ordinaires de la vie, sont également appelées par la religion et la raison, à remplir les devoirs d’épouses et de mères : j’en conviens, de peur qu’on ne se méprenne sur le sens de mes idées ; mais je ne puis m’empêcher de me plaindre de ce qu’il ne s’ouvre pas pour les Femmes d’une classe supérieure, un chemin qui les mène à de plans plus vastes d’utilité et d’indépendance. Je m’attends bien à exciter le rire dédaigneux de la critique, en laissant tomber ici en passant un apperçu que je me propose de suivre quelque jour : oui, je suis persuadée qu’au lieu d’être gouvernées arbitrairement, sans avoir aucune part directe aux délibérations, les Femmes devroient avoir aussi leurs représentans.

J’avoue, que tout le système de représentation en Angleterre n’étant aujourd’hui qu’un instrument commode pour le despotisme, elles n’ont pas plus à se plaindre qu’une foule d’autres citoyens ; car après tout, elles sont aussi bien représentées que la classe nombreuse attachée